Faith Lawson, à bord d’un large pickup gris, slalome en marche arrière entre des cônes, sur la terre rouge du parking d’un camp militaire d’Accra. Elle fait partie des 15 femmes sélectionnées pour un programme de formation à la conduite lancé par une ONG ghanéenne.
La jeune femme de 24 ans jette un coup d’oeil sur les rétroviseurs, avant de se garer sur le bas-côté, pendant que ses collègues observent sa manoeuvre avec attention.
Il y a deux mois encore, elle n’avait jamais touché un volant de sa vie et elle était effrayée par la seule idée de conduire, confie-t-elle. Mais aujourd’hui, avec l’aide de l’association Network of Women in Growth (NEWIG), toutes les participantes peuvent rêver d’en faire leur profession.
NEWIG, avec le soutien des Forces Armées du Ghana, a sélectionné ces 15 candidates pour en faire des conductrices professionnelles (chauffeurs privés, 4×4 pour les touristes…)
Pendant huit semaines, les 15 candidates apprendront la mécanique, à changer une roue ou à lire une carte routière.
Landzo-Wene Fiawomorm est originaire de Tefle, une petite localité sur le fleuve Volta, où les femmes d’habitude font le pain ou tiennent un stand au marché. A 21 ans, la jeune fille avait toutefois d’autres ambitions.
« J’ai toujours voulu conduire, mais on a cette perception que la conduite était un métier réservé aux hommes. Ma chance est venue d’apprendre. Je me suis dit que ce serait génial de faire ce programme », explique-t-elle. « Maintenant je suis convaincue que ce que les hommes peuvent faire, les femmes le font encore mieux ».
L’une de ses camarades, Regina Amoako travaille d’habitude à NEWIG comme agent de terrain. « Je me suis dit +pourquoi ne pas essayer?+ », dit-elle. Au mieux, elle pourrait devenir le chauffeur de l’association, et sinon elle pourra toujours se rendre au bureau par ses propres moyens.
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