Pilote, responsable d’écurie ou ingénieure, avant le Rallye des Gazelles, la femme n’était dans ce milieu qu’une rare singularité au service de la bonne conscience masculine.
L’histoire et la culture du sport automobile en font un milieu macho, pour ne pas dire machiste. Pilote, responsable d’écurie ou ingénieure, la femme n’y est qu’une rare singularité au service de la bonne conscience masculine. Lorsque j’ai créé en 1990 le Rallye des Gazelles, épreuve réservée à des équipages féminins, les réactions furent ainsi à l’avenant: « pas sérieux », « ridicule ». Et la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) nous a gentiment snobés.
Il faut dire que nous avons bousculé le référentiel du sport auto: notre critère de performance n’est pas la vitesse. Tout simplement parce que si beaucoup de femmes aiment conduire et ont le goût de l’aventure, elles n’apprécient pas pour autant de rouler vite. Nous proposons un tout autre challenge: une auto, une carte, une boussole, le désert, la victoire à celles qui bouclent l’itinéraire en parcourant le moins de kilomètres. Sans le savoir, nous avons inventé l’éco-conduite bien avant l’heure! Sans sacrifier à la notion de difficulté. Le motard David Casteu comme le navigateur Eric Loizeau, que nous avons invités à participer, peuvent en témoigner: face à nos gazelles, ils ont vite perdu leur goguenardise initiale.
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