Après des décennies d’impérialisme masculin, les constructeurs s’intéressent enfin aux conductrices. L’avenir de nos voitures est en couleurs !
(Extrait : Ouest-France, Anne Blanchard-Laizé)
Un milieu d’hommes
En matière de voitures et de grosses cylindrées, difficile d’échapper aux clichés. L’automobile est un milieu d’homme, où la femme n’est souvent qu’un faire-valoir… en mini-jupe.
Pourtant, les temps changent, surtout depuis que les marques automobiles ont compris qu’un conducteur sur deux est une conductrice !
Deux poids deux mesures
Quand la parité paraît, les femmes qui étaient plutôt condamnées à des petits modèles (53 % du parc petites voitures, contre 35 % pour les hommes) et abonnées à l’occasion (à 61 % contre 43 %) se rebiffent.
Elles exigent les mêmes équipements que leurs homologues en pantalon : direction assistée, climatisation, aide au stationnement, chargeur CD, airbags…
Et le 4×4 devient féminin
Ce sont les constructeurs asiatiques qui ont senti les premiers cette évolution des mœurs… lorsqu’ils ont constaté qu’un 4×4 sur deux était conduit par une femme.
Réactifs, ils se sont empressés d’en produire de plus petits, mieux adaptés à leur cible, comme le Toyota Rav 4 ou le Nissan X-trail, qui ont fait un carton.
Depuis, beaucoup d’autres s’y sont mis : la Mini Crossover, le Ford Kuga ou le Nissan Qashqai ne connaissent pas la crise.
Des attentes différentes
Les hommes ne jurent que par la puissance du moteur, le niveau des équipements ou l’esprit sport des voitures avec une garde au ras du sol.
Les femmes, elles, ont une définition plus « utilitaire » de la voiture (capacité du coffre et praticité) et apprécient d’être surélevées… pour mieux voir la route.
Mais la vraie différence se situe dans la part d’émotion qu’elles mettent dans leur achat qui doit à la fois être raisonnable, utilitaire, beau et, si on peut, un brin original…
Non à la morosité
Rouge baiser, orange métal, bleu de Chine ou vanille irisée… Contrairement aux hommes qui, à 90 %, choisissent une voiture gris clair ou gris foncé, par souci de conformisme, les filles jouent la couleur et la personnalisation plus ou moins discrète.
On aime le coffre pied-de-coq de la future Kia Soul et l’effet bicolore – comme au bon vieux temps de la 2CV Charleston – de la Lancia Ypsilon. La Twingo, la Mini ou la Fiat 500 l’ont bien compris et proposent des options par dizaines.
Des modèles griffés
Les constructeurs ont saisi l’opportunité de séries ultra-féminines comme celles commercialisées par Nissan, qui s’est associé à la styliste Lolita Lempickapour concevoir une Micra CC ou au magazine Marie-Claire pour vendre une Micra spéciale.
Kia, le constructeur coréen, a, de son côté, commercialisé, pour la Saint-Valentin, une Picanto Meetic sur le mode des « règles du jeu ont changé ».
Respect de l’environnement
Si les femmes aiment rouler propre, plutôt que les hommes qui plébiscitent le diesel à 70 %, c’est par souci de l’environnement et de l’avenir de la planète qu’elles vont transmettre à leurs enfants… mais aussi parce qu’elles détestent avoir les mains qui sentent le fuel à chaque fois qu’elles font le plein !
Bonus
Selon les statistiques, les femmes sont 2,7 fois moins exposées aux accidents de la route que les hommes. AXA, qui compte 40 % de femmes parmi ses 4 millions d’assurés automobiles, apprécie ces clientes en or. D’après l’assureur, il n’y a guère que pour griller le feu à l’orange qu’elles assurent la parité avec les hommes.
(Extrait : Ouest-France, Anne Blanchard-Laizé)
http://www.ouestfrance-auto.com/dossier-thematique_l-auto-devient-une-affaire-de-femme_2762.htm
