De Tesla à Bolloré, plusieurs constructeurs automobiles créés dans les années 2000 ont fait le choix de proposer uniquement des modèles électriques.
Parmi les constructeurs, il y a les historiques, qui tentent de réussir leur transition vers des véhicules électriques ; et il y a les nouveaux venus, qui se lancent directement dans l’électrique. Mais qui sont-ils ?
Par Pierre Monnier
Créé en 2003, l’américain Tesla est le plus populaire des constructeurs de véhicules électriques. Mené par le charismatique Elon Musk, la marque a de l’expérience. Avec un premier modèle en 2008, le Roadster Tesla, il a fait tomber les idées reçues sur la voiture électrique, avec un véhicule affichant une autonomie de 340 km et capable de passer de 0 à 100 km/h en moins de quatre secondes.
La popularité du constructeur explose en 2012 avec le lancement du Model S. Vendu à plus de 100 000 exemplaires, le véhicule reste une référence dans les voitures de luxe et séduit les célébrités à travers la planète. Seul bémol, son prix : 70 000 dollars.
Aujourd’hui, Tesla se diversifie avec un SUV, le Model X, lancé en 2015, et un modèle abordable par tous, le Model 3, proposé d’ici fin 2017 à 35 000 dollars, moitié moins que la Model S.
En plus des véhicules, le constructeur s’est lancé depuis 2014 dans un énorme chantier de 4 à 5 milliards de dollars : une usine géante dans le Nevada, aux Etats-Unis, qui devrait ouvrir en 2017. A la clé, d’ici 2020, l’équivalent de la production mondiale 2013 de cellules lithium-ion, les batteries utilisées par la marque, en une seule usine.
FARADAY FUTURE, LE CHALLENGER
Annoncé comme un concurrent direct de Tesla, Faraday Future a pourtant du mal à s’en démarquer. Le constructeur, qui a vu le jour en 2014, était sorti de l’ombre de manière fracassante lors du CES de Las Vegas en janvier 2016. Son prototype, le FF Zero 1, affiche des performances surréalistes, 1 000 chevaux, 0 à 100 km/h en 3 secondes, dans la droite lignée du Roadster de Tesla dix ans auparavant.
Autre point commun, le lancement de la construction d’une usine géante en avril 2016, à seulement 700 kilomètres de celle de Tesla. Un projet ambitieux, presque trop pour le constructeur qui n’a pas encore présenté de modèle commercialisable. Personne ne sait encore ce que fabriqueront les 4 500 employés prévus pour faire fonctionner l’usine.
Celui qui voulait révolutionner rapidement l’industrie de l’automobile électrique cumule les mauvaises nouvelles. Avec pour unique technologie propre un châssis, Faraday Future reste dépendant des autres constructeurs. Sans compter que Porter Harris, l’homme en charge de développer la batterie Faraday Future, a quitté la société.
RIMAC, LE PROMETTEUR
Le marché des véhicules électriques devrait voir apparaître un nouveau concurrent. Rimac Automobili a présenté en mars 2016, lors du salon de Genève, le Concept S. Il s’agit de la version de série du Concept One dévoilé en 2011 et vendu à 850 000 euros. Le prix du nouveau modèle n’est pas connu pour le moment.
La particularité de Rimac, c’est que l’entreprise se trouve en Croatie, un pays dépourvu d’industrie automobile. Mais cela n’a pas empêché Mate Rimac de fonder la société en 2009, à seulement 21 ans. Le jeune patron choisit alors de concevoir l’ensemble de sa technologie et s’interdit de recourir à celle d’autres constructeurs. C’est d’ailleurs de la vente de brevets que provient les premiers fonds de la société.
Les premiers succès de Rimac arrivent en 2012. Mate Rimac transforme une BMW E30 en véhicule électrique en utilisant ses propres innovations. Le bolide décroche les records du monde de vitesse dans de nombreuses catégories, c’est la première fois que l’électrique prend le dessus sur le thermique.
Avec l’annonce de son modèle de série, Rimac automobili espère ouvrir une seconde usine en Croatie et ainsi doubler ses effectifs pour atteindre 300 salariés.
BOLLORÉ, LE FRANÇAIS
Il n’y a pas qu’à l’étranger que des sociétés se lancent dans le véhicule électrique. En France, le groupe Bolloré a créé sa propre batterie électrique au terme de 20 ans de travail. Cette technologie a permis au groupe de développer des véhicules 100% électrique. Dès 2007, il s’associe au constructeur Pininfarina pour proposer un premier prototype.
Mais grâce au lancement d’Autolib fin 2011, c’est l’autopartage qui popularise ses citadines électriques. La BlueCar fait désormais partie intégrante de grandes villes en France, mais également en Italie, et aux Etats-Unis.
Bien que les voitures soient assemblées en Italie dans une usine Pininfarina près de Turin, les batteries sont toutes fabriquées par Blue Solutions, dans ses usines d’Ergué-Gabéric, en Bretagne, et Boucherville, au Canada.
Après la voiture, le groupe Bolloré est lancé depuis janvier 2016 dans les bus électriques. Le BlueBus, des bus de six et douze mètres de long, arpentera les rues de Paris dès cette année. La RATP, Régie autonome des transports parisiens, a commandé une vingtaine de BlueBus dans le cadre de son plan « Bus 2025 », qui vise à renouveler sa flotte avec des véhicules propres.