A quoi ressemblera le monde qui vient ? Et quelle place y auront les femmes ? Cette semaine, de mercredi à vendredi, 1 300 dirigeantes du monde entier se sont pressées au Women’s Forum de Deauville pour réseauter, échanger et écouter des conférences sur les révolutions économiques, politiques et sociales en cours. Découvrez trois interventions qui auront marqué cette douzième édition.
AMANI YAHYA, LA PREMIÈRE RAPPEUSE YÉMÉNITE
Amani Yahya, 23 ans, tient son micro à la façon des rappeurs. Même en interview. Il faut dire que la jeune femme, baskets blanches et slim noir, est la première yéménite à s’illustrer dans l’univers du rap. Détonnant, dans un pays meurtri par la guerre civile – qu’elle a fui un temps avec sa famille pour l’Arabie Saoudite – et où les droits des femmes sont bafoués. Elle a appris à parler anglais toute seule, en regardant MTV. « Pourquoi pas moi ? », se disait-elle devant les clips de Nicky Minaj. Mission accomplie, mais ce n’est pas de tout repos. Parce qu’elle veut faire savoir au monde entier, au travers de ses textes, le sort réservé aux filles et aux femmes de son pays. Mariages forcés ou violences faites aux femmes : « J’essaie d’être la voix des jeunes femmes yéménites », explique-t-elle, avant de rapper a capella devant un parterre de dirigeantes bluffées. Reçoit-elle des menaces ? « Oui, bien sûr. Nous n’avons pas de gouvernement en ce moment, mais il y a des gangsters chez nous, qui ne veulent pas que ces vérités sortent. Je reçois des coups de fil anonymes, on me dit qu’on me connaît, qu’on va faire du mal à ma mère… Mais je continue : il faut que le monde sache. Mes parents, mon père notamment, me soutiennent beaucoup. Ce n’est plus un hobby, c’est devenu une mission ».
ISABELLE KOCHER, LA DIRECTRICE GÉNÉRALE D’ENGIE
PATTY HAJDU, LA MINISTRE CANADIENNE DE LA CONDITION FÉMININE