Les écarts de salaire demeurent importants mais la situation des femmes s’est globalement améliorée en matière de niveau d’éducation ou de travail.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l’Insee fait le point sur la progression de l’égalité entre les hommes et les femmes dans une publication qui couvre différents âges de la vie, de l’école à la vieillesse en passant par la vie active. Malgré des écarts de salaire toujours importants, «la situation des femmes s’est globalement améliorée au cours des dernières années, en particulier sur le marché du travail», résume Laurence Rioux, responsable de la division études sociales de l’Insee.
En savoir plus : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/03/07/01016-20170307ARTFIG00140-l-egalite-progresse-entre-les-femmes-et-les-hommes-selon-l-insee.php
● Études
«Les filles réussissent mieux à l’école que les garçons. Aujourd’hui, les jeunes femmes des jeunes générations sont plus diplômées que les jeunes hommes», résume Laurence Rioux. Majoritaires chez les étudiants, elles représentent 55 % des inscrits en 2015. Mais à l’exception des études de médecines, les étudiantes restent minoritaires dans les cursus sélectifs ou scientifiques.
Travail
Le taux de chômage des femmes est passé en dessous de celui des hommes. En 2015, 9,5% des femmes de 15 ans ou plus étaient au chômage contre 10,5 % des hommes de ces âges. «On constate un rapprochement considérable dans les comportements d’activité et dans les taux de chômages des femmes et des hommes. La crise depuis 2008 a joué un rôle dans cette inversion des taux de chômage entre les femmes et les hommes car elle a touché des secteurs d’activité particulièrement masculins comme la construction et l’industrie», relève Laurence Rioux. Le taux d’activité des femmes a progressé pour se rapprocher de celui des hommes avec un écart de huit points. En 2015, 68% des femmes de 15 à 64 ans participaient en effet au marché du travail contre 76 % des hommes de la même tranche d’âge. En 1975, 40 ans en arrière, la différence de taux d’activité s’élevait à 31 points.
Par ailleurs, en 2013, 20 % des jeunes femmes comme des jeunes hommes sont devenues cadre trois ans après leur entrée sur le marché du travail. Une première. En d’autres termes, sur 100 jeunes cadres, on comptait 49 femmes en 2013 contre 41 en 2001.
● Salaire
En 1995, sur une année, les femmes gagnaient 27 % de moins que les hommes contre 24 % de moins en 2014. L’écart de revenu salarial entre les femmes et les hommes n’a perdu que trois points en 20 ans. Cette différence est moins élevée, 17 % d’écart si l’on considère le salaire pour un travail à temps plein. «Elle s’explique pour partie des différences de caractéristiques individuelles et de l’emploi occupé mais reste pour partie non expliquée», souligne l’Insee. «Si les volumes de travail des hommes et des femmes se sont rapprochés, les écarts de salaire horaire sont restés relativement stables malgré une légère baisse», précise Laurence Rioux.
Mentalités
Le modèle de la «femme au foyer» reste soutenu par environ une personne sur cinq (22%). Une opinion qui a cependant perdu beaucoup de terrain en dix ans puisque 43 % des Français en 2002 approuvaient l’idée que les femmes devraient, dans l’idéal, rester à la maison pour élever leurs enfants. En outre, l’idée de l’égalité entre les compétences des femmes et des hommes s’est imposée de façon largement majoritaire avec 87 % de personnes qui considèrent que les femmes ont autant l’esprit scientifique que les hommes, 78% pensant de même pour l’esprit mathématique.