Plusieurs femmes ont été nommées récemment à la tête de maisons de luxe. Une évolution ou une révolution ?
Johann Rupert, président du groupe de luxe Richemont, dit aux journalistes fin 2016 : « Je veux voir moins d’hommes grisonnants. Nous n’avons pas assez de femmes, pas assez de diversité. » Il a tenu sa promesse. Le 1er avril, Chabi Nouri est devenue la première femme PDG à la tête de la maison d’horlogerie et de joaillerie Piaget. Ce n’était pas un poisson d’avril. Le même jour, la maison de mode Céline avait une nouvelle PDG, Séverine Merle. En février, le célèbre magasin de luxe américain Barneys nommait Daniella Vitale comme PDG et le site Farfetch, Natalie Massenet comme coprésidente non exécutive. L’automne dernier, Loewe recrutait Pascale Lepoivre et la marque Isabel Marant, Anouck Duranteau-Loeper. Elles rejoignent leurs consoeurs de Saint Laurent, Boucheron, Chanel, Fred, Pomellato, Krug, Rémy Cointreau… Un des paradoxes de l’industrie du luxe – le fait que des hommes soient à la tête d’entreprises dont les effectifs sont majoritairement féminins et dont une part de l’audience est féminine – touche-t-il à sa fin ? Pour Serge Carreira, qui enseigne le cours « mode et luxe » à Sciences Po, le lieu commun des femmes cantonnées aux fonctions de communication, marketing et ressources humaines disparaît : « Il y a eu une vraie promotion de l’égalité dans les maisons, et surtout dans les groupes. Le résultat est que, naturellement, les femmes peuvent prétendre aux postes de direction, car elles y sont préparées. »
« Une complémentarité indispensable »
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