Au quotidien, les femmes sont susceptibles d’y être exposées dans la sphère professionnelle, sociale ou privée, face à un patron, collègue ou conjoint. Le « manterruption »- ou quand les femmes se font couper la parole par un homme – montre que l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas acquise. Décryptage par les chercheuses Nathalie Bitbol-Saba et Clémence Aubert-Tarby, de PSB Paris School of Business – UGEI.
Manterruption (hommeterruption ou mecterruption, en français), ou la coupure brutale de la parole d’une femme par un homme.
On doit ce néologisme à Jessica Bennett, chroniqueuse pour le New York Times et le Time Magazine, qui l’a utilisé pour la première fois en 2015. Les médias audiovisuels donnent régulièrement à voir ces manterruptions lors d’émissions politiques ou de talk shows. Au quotidien, les femmes sont susceptibles d’y être exposées dans la sphère professionnelle, sociale ou privée, face à un patron, collègue ou conjoint.
Une pratique bien réelle qui concerne toutes les femmes
Plus surprenant, les femmes influentes, qui, plus que toutes, savent user de la parole et du discours comme instruments d’influence et de persuasion, y sont aussi exposées. C’est ce que révèle par exemple la récente étude de Tonja Jacobi et Dylan Schweers, chercheurs à la Pritzker School of Law at Northwestern University, à propos des femmes qui sont juges, lors des échanges avec leurs homologues masculins à la Cour Suprême des États-Unis. L’étude révèle au passage que la séniorité n’a qu’un très faible impact sur les interruptions de parole.
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