En Suisse, lorsque l’on regarde les cent plus grandes entreprises du pays, 80 % des membres des conseils d’administration (C.A.) sont des hommes, et cela grimpe jusqu’à 90 % du côté des directions. Un constat alarmant que le Conseil national tente de renverser… par des quotas.
Cette mesure a été le point le plus contesté de la réforme du droit des sociétés anonymes, débattue la semaine dernière. Et pour cause : elle instaure des quotas dans les directions et les C.A. des sociétés cotées en Bourse – ce qui est souvent contesté en raison du caractère contraignant de la chose. “C’était plus serré que le match d’ouverture de la Coupe du monde de football”, raille la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga sur la RTS. Le vote s’est en effet joué à une voix près : 95 pour, 94 voix contre et 3 absentions.
Pas de sanction
“La mesure doit pousser l’économie à intensifier ses efforts pour combattre la forte sous-représentation des femmes aux fonctions dirigeantes”, relaie Le Matin. Ainsi, les entreprises concernées (environ 250) devront compter 30 % de femmes dans leur conseil d’administration d’ici à cinq ans et 20 % de femmes dans leur direction d’ici à dix ans.
Mais si cette décision peut être vue comme une avancée, cela pourrait bien rester purement théorique. En effet, aucune sanction n’est prévue contre les entreprises qui ne respecteraient pas la mesure, si ce n’est qu’une petite explication leur sera demandée.