Minetou Ndiaye
A tout juste 29 ans, cette professionnelle de l’assurance, sensible depuis toujours aux questions de mixité et de parité, a choisi de créer son propre réseau féminin, baptisé « Energie. » Echange avec une jeune ambitieuse qui s’assume.
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Comment vous est venue l’idée de fonder un réseau féminin
L’envie d’agir m’est venue en juillet 2015. Je cherchais alors à intégrer un réseau et je me suis rendu compte qu’il y avait toujours une barrière à l’entrée, une sorte de blocage, accompagnée de pas mal de modalités d’adhésion : appartenir à une grande école, à un secteur d’activité particulier, avoir tel âge etc. Je trouvais que cela pouvait constituer un frein aux femmes désireuses de passer réellement à l’action. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de mon réseau : la seule condition pour en faire partie est d’avoir de l’ambition ! Il n’y a aucun critère ou filtre. La richesse « d’énergie » se situe dans sa capacité à accueillir des femmes aux parcours et milieux différents.
A quel besoin répond votre réseau ?
Lorsque je me suis lancée dans la vie active, j’ai compris que, même si je souhaitais progresser, avancer, je me retrouvais confrontée à des tas de choses que l’on ne nous apprend pas à l’école : la négociation salariale, le bon comportement à adopter quand un chasseur de tête nous contacte, si l’on souhaite changer d’entreprise. J’ai vite compris que le partage d’expériences permet de gagner du temps et d’apprendre des autres, afin d’avancer dans son propre parcours.
Ce qui m’anime est donc la volonté de rassembler et de fédérer toutes ces femmes qui ont de l’ambition : se rencontrer ne serait-ce que pendant une heure ou deux donne de l’énergie à chacune.
Comment lancer un réseau et le faire connaître ?
J’ai la chance d’appartenir à la génération Y, donc d’être adepte des réseaux sociaux… et d’Internet en général. Du coup, avant toute chose, j’ai créé mon site Internet, en codant moi-même. J’ai appris à le faire : j’ai passé des nuits blanches à fabriquer le site, en essayant de comprendre pourquoi telle ou telle chose clochait. Puis bien sûr, j’ai créé des comptes Facebook et Twitter. Je sens les répercussions dès que je lance des événements sur les réseaux.
Pour concilier tout cela avec ma vie professionnelle, je m’organise pour déjeuner avec mes contacts. Quant à la communication, je n’ai pas l’impression de travailler lorsque je poste des informations sur mes activités et je peux le faire à peu près à n’importe quel moment de la journée.
Concrètement, comment se structure votre réseau ?
Energie femmes est un réseau informel. Nous organisons un afterwork le troisième jeudi de chaque mois. Toutes les femmes intéressées peuvent s’inscrire via le site. Je choisis à chaque fois un thème précis, porté par une intervenante spécialiste. Nos précédentes manifestations portaient par exemple sur le fait de savoir parler d’argent avec ses supérieurs hiérarchiques, comment combattre les stéréotypes qu’on nous envoie en entreprise ou encore sur les meilleures façons de renforcer l’estime de soi. Le but est qu’à chaque fois que les participantes ressortent avec des informations, des conseils pratiques, des astuces à mettre en place pour faire avancer leur ambition et leur projet. Nous invitons des intervenantes expertes et ensuite les participantes échangent sur leurs expériences respectives.
A chaque fois, nous accueillons une quarantaine de participantes. La dernière fois, la plus jeune avait 21 ans, la plus âgée autour de la cinquantaine. Autant de femmes pour qui les mots ambitions et féminismes ne peuvent plus être considérés de manière péjorative.
Quel est votre but à terme ?
Ma volonté est d’étendre Energie dans plusieurs régions de France. J’ai déjà rencontré des interlocutrices dans le Nord et en Bretagne qui seraient intéressées. Etant ambitieuse, je ne me fixe pas tellement de limites !
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