Les immatriculations VP sont à un de leur plus bas niveau en juillet avec 133 000 unités et affichent une baisse de 9,6%. La différence de jours ouvrables, la stabilité des ventes aux entreprises et la forte baisse des ventes aux particuliers expliquent cette situation.
Depuis le changement de date du millésime en 2001, le mois de juillet n’est plus un bon cru pour le marché automobile français et son niveau ne cesse de baisser. Depuis 2012, il ne dépasse pas 150 000 immatriculations, et c’est encore le cas cette année. D’autant plus que par rapport aux années précédentes, juillet 2016 compte 2 jours ouvrables de moins, soit 20 jours au lieu de 22 généralement (et même 23 en 2013).
Cette différence de jours ouvrables explique l’essentiel du recul facial des immatriculations (-9,6% avec 14 124 immatriculations de moins) tandis qu’à nombre de jours ouvrables comparables la baisse est ramenée à -0,6%, selon les calculs du CCFA.
Cela n’est pas très encourageant et c’est encore pire si l’on regarde les prises de commandes qui seraient selon le baromètre du CCFA à – 17,5% (soit seulement 109 076 commandes sur le mois de juillet).
Sur les 7 premiers mois, le marché automobile affiche toujours une croissance de 6,1% avec 1,235 million d’unités (et un jour de plus avec 146 jours contre 145).
Les ventes aux particuliers en net recul, les entreprises aussi en baisse
Une des caractéristiques du marché automobile depuis le début de cette année (comme l’année précédente d’ailleurs) est la baisse du poids relatif des ventes aux particuliers dans le marché, phénomène qui s’accentue en juillet. Ainsi les ventes aux particuliers ont baissé de 15,3% sur le mois (à 66 291 immatriculations) et représentent à peine 50% du total (contre 53% en juillet 2015), soit un recul de 3 points (elles sont à 47% sur les 7 premiers mois).
Les ventes aux entreprises (y compris les loueurs longue durée) qui avaient pris le relais avec une croissance chaque mois depuis le début de l’année sont en baisse pour la première fois en 2016 à – 1,3% (33 855 immatriculations). Les immatriculations TT (traditionnellement fortes en été) sont aussi en fort recul (à -17,6% avec 4689 immatriculations).
Les seuls segments en croissance en juillet sont les immatriculations de stock des constructeurs (+10,3% avec 3 159 unités) et les loueurs courte durée (+15,9% avec 7 985 unités) tandis que les VD sont aussi en baisse (-10,9% avec 17 022 unités).
Evolution contrastée pour les marques françaises
Les marques françaises enregistrent globalement un recul de leurs volumes en juillet avec une part de marché à un peu moins de 51% (50,85% exactement) quand leur moyenne des 7 premiers mois est de presque 55% (54,72% exactement).
Cette situation n’est cependant pas homogène et met en lumière une bonne performance relative de Peugeot (23 578 immats, -11,9%) comparée à une base haute. Même si ses volumes sont en baisse de 11,9%, sa une part de marché à 17,7% est supérieure à sa moyenne des 7 premiers mois (en partie lié à un report en juillet de plus de 2 000 immatriculations qui n’avaient pas été comptabilisées en juin, suite à une erreur technique).
C’est l’inverse pour Renault. Comme l’année dernière le mois de juillet est un "petit mois" pour Renault (20 390 immatriculations, -5,5%) à la suite de la fin d’une animation semestrielle qui avait dopé ses immatriculations en juin (+6,8% quand le marché était à +0,8%). En juillet, la part de marché de Renault se situe ainsi (à 15,33%) très largement en dessous de sa moyenne (20,25% sur les 7 premiers mois).
Juillet confirme la bonne santé de Dacia dont les volumes sont stables (-0,6% avec 8 234 immatriculations) ce qui lui permet d’atteindre une part de marché record à 6,19% . La situation est toujours délicate pour Citroën, en attente du remplacement de la C3, et dont la part de marché descend en dessous de 10% (à 9,9%) à cause d’une chute de 26% de ses immatriculations. DS est aussi toujours en recul (-15,9%), même si sa part de marché remonte un peu (1,62% en juillet, 1,55% au cumul).
Juillet n’a pas été non plus un bon mois pour le groupe Volkswagen dont toutes les marques sont en recul : -22% pour VW, -12% pour Audi, -9,8% pour Skoda, et compte tenu de la baisse du marché une bonne performance relative de Seat à-2,2%. Mauvais mois aussi pour Nissan à -29%, tandis que Toyota (-8,7%), Ford (-8%) et Opel (-6,9%) suivent grosso modo la tendance du marché.
Dans ce contexte morose, certaines marques affichent tout de même des performances insolentes, avec notamment Mercedes (+9,5%), BMW (+7,1%), Hyundai (+21%), Mini (+17%), Land Rover (+53%), Mazda (+25%), Honda (+42%), Infiniti (+192%), Lexus (+36%), Jaguar (+63%), Ssangyong (+72%).
Florence Lagarde et Farida Sacha