Associée directrice pour le Québec chez Ernst and Young Canada, Anne Marie Hubert oeuvre depuis trois décennies pour que les femmes accèdent aux postes décisionnels dans les organisations publiques, politiques et privées. Selon elle, le monde ne peut tout simplement pas se passer de leur apport économique.
Les a priori et obstacles systémiques auxquels ces dernières font face sont nombreux, selon Anne Marie Hubert, que l’on pense aux préjugés qu’entretiennent les hommes, mais aussi les femmes. « On est tous davantage portés, encore aujourd’hui, à voir un homme dans un poste de leadership », illustre-t-elle.
Autre obstacle systémique, selon la leader, les femmes sont déraisonnablement exigeantes envers elles-mêmes. « C’est lié à la manière dont on les éduque, dit-elle. Ce qui est socialement acceptable pour un homme ou une femme diffère. On valorise la compétitivité chez les garçons, pas chez les filles. Les femmes s’évaluent durement, se croient moins qualifiées. »
Souvent, la gestionnaire a dû prévenir des collègues masculins qui souhaitaient donner une promotion à une employée que celle-ci allait leur expliquer en quoi elle n’était pas assez qualifiée et pourquoi des collègues masculins devaient l’obtenir à sa place. « Au moins, quand le gestionnaire sait ça d’avance, il ne se laissera pas gagner par le doute, dit-elle. Il peut rassurer la candidate, lui dire qu’elle sera entourée et qu’elle est à sons sens la personne la plus qualifiée pour le poste. »
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