Rencontre (financiellesleblog.com) avec Valérie Vitter Mouradian, Managing Director HSBC – Présidente de 50/50 au féminin
Bonjour Valérie. Vous êtes Managing Director chez HSBC. Quel parcours vous y a menée ?
Valérie Vitter Mouradian : J’ai une double formation : ingénieure de l’ENSIMAG et MSc en Finance Internationale à HEC. J’ai toujours travaillé dans la banque ; à mes débuts dans les métiers de l’épargne salariale, puis en banque d’affaires.
La banque d’affaires est un milieu très exigeant, mais de culture méritocratique où le travail et l’engagement sont récompensés. Ainsi, j’ai pu gagner régulièrement en responsabilité et en autonomie, puis prendre des rôles de management, dans lesquels je m’épanouis et trouve de grandes satisfactions à faire grandir les autres.
Il y a 3 ans, j’ai rejoint HSBC dans un nouveau métier : la gestion de la relation entre la banque et les grandes sociétés (CAC 40).
A quel moment, au cours de ce parcours, avez-vous été tout particulièrement sensibilisée à la mixité, et de quelle façon ?
Valérie Vitter Mouradian : J’ai pris conscience du fait que la mixité est aussi, et peut-être avant tout, un sujet d’organisation des entreprises et de performance économique, il y a environ une dizaine d’années.
Le premier déclic a eu lieu lorsque j’ai suivi une formation au leadership féminin « authentique » : j’ai découvert un sujet passionnant, avec de vrais enjeux, une étonnante complexité et beaucoup de matière à réflexion, bien au-delà de l’image un peu caricaturale que l’on peut avoir de prime abord des débats sur l’égalité femmes/hommes.
La seconde étape a eu lieu lorsque j’ai participé au Women’s Forum et découvert les travaux de McKinsey sur la mixité et la diversité comme leviers de performance économique. Je suis convaincue que c’est le bon angle pour faire enfin éclater le plafond de verre.
Diriez-vous que la mise en évidence d’une corrélation entre mixité et performance constitue une sorte de révolution dans la réflexion et la discussion sur l’égalité ?
Valérie Vitter Mouradian : C’est un véritable changement de paradigme : on sort le sujet du champ militant, avec tout ce que ça suppose de positions arrêtées et d’oppositions passionnées, pour le faire entrer dans une rationalité qui lui donne une vraie crédibilité.
De plus, ce lien entre mixité/diversité et performance économique ouvre un champ infini pour le changement : ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que la mixité stimule la performance parce qu’elle encourage la diversification des profils, des parcours, des points de vue, des compétences. C’est en cela qu’elle est un terreau fertile de solutions innovantes et pertinentes.
Pour le secteur financier qui est allé de crises en crises depuis 2008 et qui a besoin d’opérer de profondes transformations structurelles, la mixité est évidemment une des clés pour trouver de nouvelles réponses à nos difficultés d’aujourd’hui et de nouvelles solutions pour l’avenir.