Pendant sept mois, l’association Womenability a sillonné le monde pour dresser un état des lieux de la place des femmes dans l’espace public et repérer les bonnes pratiques.
Tout est parti d’une agression. En janvier 2015, comme tous les matins, Audrey Noeltner, une urbaniste qui travaille dans un cabinet situé à La Courneuve, enfourche son « beau petit vélo rose ». Sur le chemin, un homme lui lance tout de go : « Elle est belle ta chatte, j’aimerais bien la fourrer. » Tout en contenant sa colère, la jeune femme se dit qu’elle « ne devrai[t] pas vivre ça » et poursuit sa route.
Arrivée à son bureau, elle raconte son agression à ses collègues. L’un d’eux réalise qu’il ne s’est « jamais demandé si les femmes vivaient l’espace public de la même manière que les hommes ». Face à cette réaction, Audrey Noeltner lui explique, entre autres, comme il est compliqué de manger un sandwich sur un banc sans être abordée.
Les questions fusent. Et l’idée d’un tour du monde germe. Comment, à travers la planète, les femmes vivent-elles la ville ? Se sentent-elles en sécurité ? Profitent-elles pleinement des espaces publics ? Les grandes villes des pays du Nord sont-elles plus accueillantes que celles des pays du Sud ? Pour le savoir, Audrey Noeltner s’associe à trois collègues – une femme et deux hommes, pour respecter la parité – et crée l’association Womenability.
« On s’est dit qu’il fallait enquêter pour connaître les bonnes pratiques développées ailleurs, car, en tant qu’urbaniste, j’ai la conviction que le changement ne peut se faire que par les villes », affirme la jeune femme qui reçoit, en 2016, le soutien de la Mairie de Paris, d’ONU Femmes et de la fondation suisse Pro Victimis.
En savoir plus : http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/01/21/les-femmes-et-leur-place-en-ville-de-baltimore-a-bombay_5066527_3224.html#vMbbMMELCmGgFfwD.99