Valeo a pris la tête du classement des déposants de brevets de l’Inpi (Institut national de la propriété intellectuelle) en 2016, devançant le Groupe PSA, qui a caracolé à la première place du pendant dix ans. Valeo a vu 994 demandes de brevets publiées l’an dernier, le Groupe PSA 930, Safran 758, le CEA 684 et Renault 509.
Depuis quatre ans, le Groupe PSA a cherché à rationaliser son portefeuille de brevets en France, passé de 1 378 en 2013 à 1 012 en 2015, puis à 930 l’an dernier. Pour la première fois depuis 2008, le constructeur est repassé sous la barre symbolique des 1 000. Cette remise à plat est-elle terminée ? « Oui. Les demandes publiées en 2016 reflètent des brevets déposés depuis le milieu de l’année 2014. Ce nombre de publications reste élevé, même si le groupe faisait face à des difficultés lors de cette période », explique Gilles Le Borgne, directeur de la R&D du groupe, dont Faurecia représente 15 % de l’activité totale en France. « Dans le cadre des plans ‘Back in the race’ puis ‘Push to pass’, nous avons fait croître, au-delà du nombre, la rentabilité de ces dépôts en optimisant le ratio bénéfice/coût. Nous ne sommes pas engagés dans une course, mais plutôt orientés sur l’efficience de notre stratégie de propriété industrielle », ajoute-t-il. En clair, PSA, qui consacre 2 milliards d’euros à la R&D – soit 5 % de son chiffre d’affaires – va repartir de l’avant dès le prochain palmarès.
Lancé sur une trajectoire inverse, Valeo a amplifié sa dynamique l’an dernier. Après un bond de 41 %, à 668 brevets en 2015, qui l’a alors propulsé de la cinquième à la troisième marche, l’équipementier accélère encore de 49 % jusqu’à frôler la ligne des 1 000, avec un compteur arrêté à 994 en 2016. Cette politique offensive de dépôts, initiée en 2013, vise à protéger à la fois les solutions technologiques développées par le groupe mais aussi leurs alternatives, en priorité dans la réduction des émissions de CO2 et la conduite intuitive. « Aujourd’hui, la propriété industrielle est complètement intégrée au processus de développement de nos technologies », explique Béatrice Lévy-Moulin, directrice de la propriété industrielle du groupe. Le budget R&D de Valeo s’est élevé à 1,6 milliard d’euros en 2016. « Nos dépenses de R&D vont légèrement augmenter en 2017 pour répondre à la triple révolution que vit l’industrie automobile : l’électrification de la chaîne de traction, le véhicule autonome et connecté, ainsi que les nouveaux services digitaux », détaille-t-elle. (ECHOS 27/3/17)