Dans Le Fight Club Féministe (paru aux Éditions Autrement), la journaliste américaine Jessica Bennett donne des clés pour combattre le sexisme au travail. Son arme ? Un club, baptisé Feminist Fight Club (FFC pour les intimes) fondé il y a une dizaine d’années avec des copines. Interview d’une working girl déterminée à éradiquer les inégalités professionnelles.
Hélène Guinhut Journaliste, j’écris sur les droits des femmes et les questions de genre.
Comment est née cette idée de fonder un « fight club » féministe ?
J’ai créé ce club il y a une dizaine d’années quand j’étais jeune journaliste à Newsweek. Nous étions toutes âgées d’une vingtaine d’années et la plupart d’entre nous travaillait dans des domaines artistiques. Précaires, nous aspirions toutes à de meilleurs postes dans nos entreprises respectives. Nous avons commencé à nous retrouver plusieurs fois par mois – ce que nous faisons toujours – pour échanger des conseils, nous soutenir les unes les autres et partager les anecdotes de nos boulots dominés par les hommes. J’ai écrit Le Fight Club Féministe parce que je voulais partager cet état d’esprit : une des premières règles de notre club était que nous nous battons contre le patriarcat et pas les unes contre les autres. C’est vraiment un livre que j’aurais aimé lire quand j’ai commencé ma carrière ! C’est une boîte à outils pour toutes les femmes qui travaillent (et celles qui ne travaillent pas encore), mais aussi pour les hommes qui nous soutiennent. C’est un concentré de ressources sociologiques pour combattre le sexisme quotidien, tout en étant sympa à lire.
Dans votre livre, vous encouragez les femmes à créer leur propre « fight club ». Beaucoup de clubs ont-ils été créés depuis la publication du livre aux États -Unis ?
Oui ! Ce n’est pas toujours évident de recenser toutes les initiatives, mais je sais qu’une douzaine de clubs se sont créés aux États-Unis et au-delà. Certaines se retrouvent physiquement, d’autres font partie de groupes Facebook. Je sais qu’à Austin, au Texas, il existe un groupe Facebook qui réunit 500 personnes, qu’un groupe de Toronto a participé à la Marche des femmes du 21 janvier, et qu’un groupe de New York baptisé She Fights a fondé un club de boxe. C’est génial de voir la façon dont toutes ces femmes s’approprient le concept.
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