Ce n’est pas nouveau : le monde de l’automobile est (trop) masculin. Est-il sexiste pour autant ? Oui il l’est, selon les dires de la patronne de Citroën, Linda Jackson, qui en a elle-même fait les frais.
Le sexisme n’épargne personne. Linda Jackson, à la tête du groupe automobile Citroën depuis trois ans, a raconté y avoir déjà été confrontée, dans les pages du quotidien britannique « Daily Mail ». La PDG a rapporté que lors de certaines visites, incognito, chez des concessionnaires automobiles, il est arrivé que les vendeurs s’adressent à son mari, aujourd’hui décédé, plutôt qu’à elle. Pour la cheffe d’entreprise originaire de Coventry, berceau de l’automobile anglaise, c’est là que cela coince : une femme n’est pas autant prise au sérieux qu’un homme. « Ils leurs demandent à eux plutôt qu’à nous : « Comment aimeriez-vous dépenser votre argent ? » », raconte la Britannique de 58 ans, qui est intervenue lors du dernier Forum ELLE Active, à Paris, pour parler du pouvoir en entreprise. « Ce n’est pas le fait d’être une femme. Mais la façon dont je voudrais être traitée en tant que femme », ajoute-t-elle.
LINDA JACKSON, LA RÉVOLUTION DE CITROËN
D’autant qu’outre le sexisme, le secteur automobile ne devrait pas négliger les clientes : il se trouve qu’elles y jouent un rôle essentiel dans les achats de voitures. En septembre 2015, Linda Jackson confiait au micro d’« Europe 1 » que 35 % des ventes de Citroën étaient liées aux femmes. « Quand les femmes entrent dans une concession, elles veulent toucher, sentir et conduire la voiture. Elles ne veulent pas subir de pression », raconte-t-elle au « Daily Mail ». En 2016, Citroën réalisait le plus gros record de vente depuis cinq ans en Europe, avec 1,2 millions de véhicules vendus à travers le monde. Et en juillet dernier, Linda Jackson était sacrée « Britannique la plus influente dans l’industrie automobile mondiale ». CQFD.