La récente annonce du partenariat entre General Motors et Lyft illustre la volonté des géants de l’automobile de travailler avec les start-ups.
C’est l’une des annonces les plus spectaculaires des premiers jours du CES, édition 2016 : le constructeur américain General Motors a investi 500 millions de dollars dans la start-up Lyft. D’avantage qu’un investissement, il s’agit d’un véritable partenariat, puisque les deux entreprises ont affirmé leur volonté de travailler ensemble à l’élaboration de véhicules autonomes, et de promouvoir l’introduction de ces derniers dans la société américaine. Dans le communiqué relayé sur le site de General Motors, le président et co-fondateur de Lyft, John Zimmer, affirme ainsi : « Ensemble, nous construirons un avenir meilleur en changeant la conception traditionnelle du véhicule individuel. » Cet accord inédit entre un géant de l’automobile et un jeune acteur de l’économie à la demande, ou « Gig economy », constitue une aubaine pour les deux partis, selonRyan Chin, chercheur au MIT Media Lab : « Les partenariats qui marchent sont ceux où chaque partie apporte quelque chose que l’autre ne possède pas. Dans le cas de Lyft et General Motors, l’expertise de Lyft en matière d’économie à la demande, avec laquelle General Motors lutte depuis un moment, a certainement penché dans la balance. » La start-up californienne bénéficiant en contrepartie de l’expérience, des moyens et du savoir-faire de General Motors.
De l’autopartage au véhicule autonome ?
Il est très probable que la transition vers le véhicule autonome, électrique et partagé, que beaucoup voient comme l’avenir de la mobilité urbaine, sera en partie assurée par des acteurs comme Lyft ou Uber, qui offrent déjà un service de circulation communautaire efficace dans de nombreuses grandes villes. Cette ambition est clairement assumée par Travis Kalanick, le CEO d’Uber. Lors de la dernière édition de Salesforce, au cours d’une discussion avec Marc Benioff, il affichait ainsi sa volonté de faire d’Uber le moyen de transport privilégié de ses utilisateurs, devant la voiture individuelle : « Notre but, et la raison pour laquelle nous avons développé UberPool, est de rendre Uber moins cher que de posséder une voiture. Si nous parvenons à faire cela, songez à tous les avantages : vous n’avez plus de problèmes de parking à San Francisco, plus d’embouteillages, […] moins de pollutions, des dizaines de milliers d’emplois créés dans la ville, etc. » Or, passer d’une flotte de véhicules avec chauffeur à une flotte de voitures autonomes constitue un excellent moyen de réduire drastiquement les coûts. Selon la firme ARK Invest, les trajets effectués dans des véhicules Uber autonomes coûteraient aux passagers 25 cents par mile, contre 2,15 dollars par mile pour un trajet en UberX aujourd’hui. Pour réaliser cet objectif, Uber a effectué un partenariat avec l’Université d’Arizona, afin de construire des caméras de pointe destinées aux véhicules autonomes, et ouvert un centre robotique à Pittsburgh, qui emploie les meilleurs chercheurs de l’université Carnegie Mellon.
Bientôt un partenariat entre Ford et Google ?
General Motors, de son côté, s’est également associé avec la start-up israelienne Mobileye, afin d’équiper ses véhicules de caméras haut de gamme capables de détecter et analyser l’environnement. Installées sur des voitures qui seront ensuite vendues aux clients, elles permettront au constructeur américain d’élaborer des cartes dotées d’un fort niveau de détail et constamment mises à jour, qui s’avèreront fort utiles aux futurs véhicules autonomes développés par la marque. Le mapping est en effet une composante primordiale dans l’élaboration de véhicules autonomes : si ces derniers connaissent parfaitement la zone géographique dans laquelle ils circulent, et les différents obstacles correspondants, ils peuvent focaliser leurs capteurs et leur puissance de calcul sur les obstacles temporaires et contingents (autres véhicules, piétons, cyclistes…). Le constructeur Ford s’est quant à lui associé avec Velodyne, start-up de la Silicon Valley développant une technlogie LiDAR de pointe. En revanche, l’annonce que beaucoup attendaient à l’occasion du CES 2016, celle d’un partenariat entre Ford et Google, n’a pour l’heure pas été confirmée. Si la transition vers le véhicule autonome et partagé comporterait une foule d’avantages indéniables, elle pourrait représenter une baisse des ventes importantes pour les constructeurs automobiles, qui, selon une étude de Barclays, pourraient voir leurs ventes chuter de 40% lors des 25 prochaines années en cas d’introduction massive de taxis autonomes.
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