Une étude réalisée par Cadreo.com sur 814 cadres en activité démontre que les femmes et les hommes n’ont pas le même regard sur les inégalités salariales.
par Julie Falcoz – Courier Cadres
Le gouvernement a beau faire de l’égalité hommes-femmes une question prioritaire, il semblerait que le sujet ne soit pas perçu de la même manière dans les entreprises. En l’occurrence, 68 % des répondantes pensent que leur genre les a pénalisées professionnellement. Un homme sur deux le pense également. Autre fait intéressant, seulement 27 % des hommes interrogés pensent que les femmes sont moins bien payées à expérience et fonctions égales alors qu’elles sont 60 % à le penser ! Y aurait-il une certaine tendance à sous-estimer les différences qui peuvent exister selon les genres ? Il faut croire que oui, puisque 59 % des hommes imaginent que les postes à responsabilités sont paritairement distribués. Les femmes répondent l’inverse, à 67 %.
Congé maternité et paternité
Un sujet réussit à accorder hommes et femmes, c’est le congé lors de l’arrivée d’un enfant. Les femmes sont massivement favorables (73 %) à ce que le congé paternité devienne obligatoire. Un vœu partagé par les hommes : plus de 71% d’entre eux souhaiteraient être obligés de le prendre. Pourtant, à en lire quelques chiffres, faire un enfant n’est pas bien vu dans certaines entreprises : parmi les répondantes ayant déjà eu un ou des enfants, quasi la moitié (49 %) ont perçu un changement de regard de la part de leur entourage professionnel. Dans la très grande majorité des cas, il provient de leur direction ou de leurs responsables (89 %). Pour 43 % d’entre elles, les rapports avec la direction se sont même détériorés suite à l’annonce de leur grossesse. 56 % des femmes cadres interrogées estiment que le fait de devenir mère a été un frein dans leur carrière. Si 67 % d’entre elles ont retrouvé le même poste et 15 % un poste sur un périmètre équivalent au retour du congé maternité, elles sont 18 % à estimer avoir connu une détérioration de leur périmètre de poste. Du coup, celles qui n’ont pas d’enfant appréhendent ce jour (54 %), notamment à cause d’éventuelles difficultés à allier vie privée et vie professionnelle (75 %). Elles craignent également d’être freinées dans la poursuite de leur carrière (69 %) et se méfient même de la réaction de leur supérieur et de la direction de leur entreprise (37 %).